samedi 28 mai 2011

Les assemblées populaires comme prolongement du Mouvement 15-M

Les assemblées populaires comme prolongement du Mouvement 15-M

L'Assemblée Populaire du quartier « austrias » est un succès. Plus de 300 voisins ont répondu présent à l'appel des "indignés" à se réapproprier la chose publique. Le Maelström participatif qui a commencé à souffler le 15 mai dernier à Madrid n'est désormais plus confiné à la Puerta del Sol. L'indignation madrilène se décentralise. Des jeunes venus du campement sont présents pour remettre en contexte leur mouvement et faire connaitre les rudiments du langage verbale et corporel utiles en vue de favoriser une communication optimale et respectueuse dans un rassemblement de plusieurs centaines de personnes. L'essentiel des débats de cette première Assemblée Populaire se focalise assez logiquement sur les aspects organisationnels : moyens d'élaboration consensuelle des ordres du jours, périodicité des réunions, modes de communications entre elles. Les participants à l'Assemblée échangent aussi leurs vues sur la poursuite du mouvements. Certains considèrent que la décentralisation du mouvement est une nouvelle étape du processus et qu'il n'est plus nécessaire de garantir autre chose qu'une présence symbolique sur la Puerta del Sol. Ce à quoi d'autres rétorquent qu'ils faut impérativement maintenir le campement sur la Puerta del Sol, cœur de la "spanish revolution", pour consolider cette dernière. Il est piquant de constater que ceux qui ne campent pas sont les plus attachés au maintien du campement tandis que les plus réfractaires sont ceux qui y vivent depuis quinze jours. La décision définitive tombera demain.

Après deux journées bien remplies à Madrid, au cours desquelles j'ai eu la chance de participer à diverses Assemblées Générales et Populaires, une analogie prévisible mais pas nécessairement abusive me trotte dans la tête. Je n'ai connu mai 68 qu'au travers d'archives et de récits d'époque mais je fais l'hypothèse que le tableau qu'il m'a été donné de voir ces dernières heures, à savoir celui constitué de milliers de jeunes réunis, empreints d'un idéal démocratique, débattant âprement et votant avec conviction l'autogestion des entreprises et l'abrogation du patriarcat n'est pas si éloigné de l'image que je me fais de ces événements mythiques et mythifiés.

Carlos Crespo, Secrétaire Général du Réseau Socialiste des Organisations de Jeunesse

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